Qui suis-je ?
Photographe-voyageur passionné par ce monde et ceux qui le peuplent, je veux être le témoin, parmi tant d’autres, de la richesse et de la diversité des sociétés humaines et animales qui disparaissent petit à petit. Plus je parcoure la terre à la recherche de peuplades ignorées, plus mon admiration devant la capacité des êtres humains à s’adapter en toutes circonstances me fascine. Plus je me penche sur l’origine de pratiques apparemment incompréhensibles et plus mon esprit s’éclaire sur l’intelligence d’homo sapiens sapiens.
De la même manière que la pratique de la photographie m’a fait prendre réellement conscience de la nature qui m’entourait, la fréquentation de la vie tribale dans des coins reculés du monde m’a fait prendre conscience que nous étions tous frères et sœurs dans un monde parfois cruel, absurde et beau tout à la fois. Notre seule différence est due à l’adaptation aux circonstances que des êtres humains rencontrent dans un environnement donné. Tout comportement peut s’expliquer de façon rationnelle si tant est qu’on en comprenne l’origine. Et on se dit d’un coup « mais oui, si j’avais été à leur place, nul doute que j’aurais eu le même comportement ».
Observer la nature, parcourir le monde, être subjugué par la beauté d’un paysage, le vol d’un oiseau, la richesse artistique des différentes civilisations, les couleurs exprimées par notre vision de la réalité changeante qui se déroule autour de nous : c’est ma passion et la raison de mon propre voyage sur cette terre, dans ce monde que je découvre chaque jour un peu plus et qui remplit ma vie, car comme le disait Barjavel : « Nous sommes les yeux que la nature s’est donnée pour se regarder exister ».
Pour finir, je dirais que donner des leçons de vie aux autres est particulièrement mal venu qu’on on est sensible à la diversité : on ne peut que témoigner de sa propre expérience.
Cependant un proverbe Igbo me vient à l’esprit pour expliquer ma démarche : « Le monde est comme un masque qui danse : pour bien le voir, il ne faut pas rester au même endroit. »
Visage de la Liberté raconte une histoire édifiante, celle de la femme et de l’esclavage, celle des êtres humains aux prises avec la violence et le pouvoir, celle de la lutte pour survivre, encore et encore.
Vous pensez que cette histoire est révolue mais si les formes changent, le fond n’est pas asséché et il n’attend qu’une goutte de sang mêlé au désir de domination pour se répandre à nouveau. La vie est un éternel recommencement et l’histoire ne s’arrêtera qu’avec le Temps.
Et pourtant… et pourtant ces visages témoignent aussi de cette volonté de se battre pour que le monde évolue vers plus de douceur, d’amour et de compassion.
Comprendre cette histoire ancienne c’est comprendre notre monde présent : à la fois cruel et divers, ingénieux et fascinant, fragile et beau : passionnant.
Les peuples dont il est question dans ce petit ouvrage disparaissent sous nos yeux rapidement. C’est un dernier regard avant extinction. Les cannibales ont disparu, les chasseurs de tête sont en train, les chasseurs-cueilleurs et les femmes tatouées sur le visage pareillement.
Même nos paysans s’en vont, c’est dire ! Nous le savons et nous n’y pouvons pas grand-chose même si on tente d’enrayer l’hémorragie. Tout jugement est vain car ce sont souvent les principaux intéressés qui ne veulent plus être des bêtes curieuses et on peut les comprendre. Cependant, nous avons le devoir d’en conserver la mémoire, cela nous servira pour nous comprendre et nous aimer. Moi, j’en suis sûr et c’est pourquoi est né « Visages de la Liberté ».
Au tarif de 15€ + 8€ de frais de port
Nous sommes tous des « Chasseurs de Têtes » en effet et je vais vous dire pourquoi :
Imaginez, vous êtes quelques centaines de milliers d’individus à vous partager le globe terrestre et vous devez affronter tout le temps, de nuit comme de jour, mille dangers et mille tracas comme, accessoirement, le besoin de se nourrir impérativement. Alors vous sillonnez cette terre plus souvent hostile que bienfaitrice à la recherche d’un endroit où vous trouverez baies et légumineuses, viandes ou poissons, de manière à rester en vie. Un endroit si possible dépourvu d’animaux dangereux et dont les conditions environnementales soient les plus propices à votre bien-être. Pas facile, vraiment pas facile, surtout quand soudain un autre groupe humain vous signifie violemment que vous êtes indésirables parce que, eux, ont trouvé ce coin de « paradis » avant vous et qu’ils n’ont pas du tout envie de devoir le partager avec vous. C’est là, à ce moment précis, que vous devenez féroce, avide de gagner votre place au…paradis ! C’est une question de vie ou de mort et c’est pourquoi, et quoi qu’on en dise, la raison de notre présence à tous sur cette terre aujourd’hui.
Partout, en Europe, an Asie, aux Amériques et jusque dans les terres australes nos ancêtres furent des Chasseurs de Têtes. Cà, c’était quand nous étions gentils et surtout parce qu’on n’avait pas découvert les armes à feu, les canons, les missiles et la bombe atomique. Aujourd’hui on ne coupe des têtes qu’en de rares occasions car nous avons bien mieux. Nos ancêtres avaient des excuses, pas nous. Alors acceptons cet héritage en toute connaissance de cause pour mieux combattre nos démons. L’ignorance en ce domaine annihile toute prise de conscience. Les chasseurs de têtes, récemment reconvertis en chasseurs de touristes, ne sont plus des épouvantails et nous avons pris leur place.
Etant gosse, je rêvais d’aller sur d’autres planètes et de conquérir l’univers tout entier. J’étais jeune et naïf et maintenant je sais ce qui clochait dans cette envie jubilatoire : le mot « conquérir ». Car derrière ce mot se cache l’atavisme du coupe-coupe. Nous ne sommes visiblement pas près pour aller voir ailleurs sans provoquer d’autres dégâts de plus en plus énormes. Alors commençons par nous regarder en face : nous sommes tous des Chasseurs de têtes !